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Cinq centres d’artistes appuyant les communautés artistiques de Montréal

Écrit par

Laurence Guilbault
mars 22nd, 2019

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Les centres d’artistes sont traditionnellement des espaces clés pour la créativité, le soutien et la liberté d’expression pour l’art émergent. Ils sont également des lieux de rassemblement indispensables pour des diverses communautés qui n’auraient peut-être jamais trouvé un tel lieu ailleurs. Ces organismes donnent non seulement aux artistes la chance de développer leurs pratiques d’expérimentation artistiques et personnelles, mais ils créent également des espaces inclusifs destinés à la sensibilisation du grand public. Les expositions, les présentations d’artistes et les ateliers sont d’excellents outils qui permettent à ces artistes d’éduquer le public et de renforcer leur communauté.

Dans un esprit semblable à celui du Centre Never Apart, un bon nombre de centres d’artistes de Montréal promeuvent des pratiques « faisons-le ensemble », soit des méthodes de développement communautaire et d’implication artistique qui encouragent l’unité plutôt que l’isolation et la division. « Faites-le pour vous-mêmes, mais faites-le ensemble ! » Ces organismes participent activement au développement de la sphère culturelle, autant à l’échelle locale qu’internationale, avec des interventions qui favorisent l’apprentissage commun, la production commune et la création commune.

Que vous planifiez bientôt un voyage à Montréal ou que vous viviez déjà dans la métropole, découvrez ces cinq centres d’artistes qui favorisent le changement positif par la culture, l’ouverture d’esprit et l’éducation collective.

1. Studio XX

Fondé en 1996, Studio XX a été établi afin de contrer le véritable fossé numérique existant entre les hommes et les femmes quant aux technologies émergentes. En réponse au manque de diversité dans les domaines technologiques, Kim Sawchuck, Patricia Kearns, Kathy Kennedy, et Sheryl Hamilton ont cherché à créer un espace accueillant avec l’intention d’inciter les femmes à prendre part à l’émergence de nouvelles formes d’expression.

En tant qu’ardent défenseur des communautés artistiques féminines, Studio XX est devenu un centre d’artistes féministe autogéré qui encourage une réflexion critique en arts médiatiques par l’expérimentation technologique et la création collective. Cet espace fournit une multitude de ressources pour des résidences d’artistes tout en promouvant la production artistique. Il met également à disposition des nouvelles connaissances et des perspectives intéressantes en organisant des ateliers et des activités de réflexion.

Studio XX a également développé différents événements et projets visant à susciter la participation du public aux pratiques artistiques et aux communautés féministes. Leurs projets incluent le festival HTMlles dédié aux arts médiatiques et la culture numérique, la revue féministe en ligne d’art et de culture digitale .dpi, ainsi que l’émission de radio XX files sur CKUT.

« Puisque nous nous sommes mandatées pour appuyer les artistes dans leur développement artistique, nous voulons également que leur art soit communiqué, vu et entendu. Afin de pouvoir créer des expériences artistiques enrichissantes, il est important d’établir des relations entre le public et les artistes en révélant l’intention de leurs œuvres et en rendant le processus créatif accessible par l’entremise d’interventions et de rassemblements. Alors que nous suivons l’évolution du discours artistique en société, nous estimons que la création de relations entre les artistes et le public permet une meilleure accessibilité à l’art », explique Stéphanie Lagueux, coordonnatrice à la médiation, aux archives et au réseau du Studio XX.

Au programme : Leur prochain événement A Choir of Demands and Desires on Repeat, réalisé en collaboration avec OBORO, aura lieu le 15 mars.

DJ Mini and Alexis O’Hara

Arts médiatiques en famille, Bidouillage Sonore et DJing

Studio XX, 2017

2. OBORO

Fondé en 1982 par Su Schnee et Daniel Dion, OBORO est un organisme sans but lucratif et un centre d’artistes qui soutient les arts visuels et médiatiques, les nouvelles technologies et les pratiques émergentes. Depuis son lancement, le centre a comme mandat d’offrir du soutien, des services et des ressources aux communautés artistiques locales et internationales, tout en introduisant le public à des expériences artistiques.

En 1992, OBORO a créé le Laboratoire nouveaux médias pour le développement des pratiques émergentes ayant trait aux nouvelles technologies. À l’heure actuelle, ce laboratoire compte parmi les centres les plus importants pour la production et la diffusion d’art expérimental au Canada. Les infrastructures de OBORO proposent plusieurs ressources pour les artistes et les individus intéressés par l’expérimentation artistique, comme un studio de production, un studio de son, des salles de postproduction multimédia et plus encore.

Ce centre d’artistes tient également des activités interactives d’apprentissage et de création collectives. OBORO offre une multitude d’interventions ouvertes au public tel des conférences, des tables rondes, des expositions, des présentations en ligne et plus encore. Ces projets innovateurs en viennent à créer une communauté favorable aux artistes.

« Par la création de projets innovateurs, le centre donne la possibilité à de nouvelles personnes de s’ouvrir aux arts médiatiques et à des pratiques artistiques non conventionnelles. Ces échanges enrichissent notre engagement envers le public et les artistes que nous représentons en nous permettant de méditer profondément sur la société tout en suscitant un sentiment d’appartenance chez les participants, » ajoute Maryse Arseneault, une responsable chez OBORO.

Au programme : Vous êtes intéressé à faire partie de la communauté artistique montréalaise ? Participez en devenant bénévole pour OBORO.

3. Eastern Bloc

Depuis la création de Eastern Bloc en 2007, le centre soutient l’expérimentation créative dans les domaines croisés de l’art, de la technologie et de la science par des pratiques artistiques émergentes. En mettant en valeur les œuvres d’artistes émergents et en favorisant la participation de l’auditoire et la démocratisation technologique, Eastern Bloc joue un rôle important dans la diffusion de l’art numérique.

Au fil des années, le centre a mis sur pied de nombreux projets et a présenté plusieurs expositions, tout en collaborant avec d’autres institutions artistiques. Grâce à ces projets et ses infrastructures comme le Laboratoire, Eastern Bloc a créé une plateforme influente permettant aux artistes émergents d’expérimenter. En tant qu’espace de création d’art innovateur, le Laboratoire s’adonne à des pratiques de recherche et de production et explore la culture numérique contemporaine en ce qui a trait aux préoccupations sociétales modernes. Le centre offre également au grand public l’accès à ses infrastructures lors de rassemblements et d’interventions indépendantes.

En plus d’offrir aux artistes des résidences stimulantes et aux participants intéressés des ateliers inspirants, Eastern Bloc assure l’organisation d’événements annuels dont le Salon : Data et le Festival Sight+Sound. Le Salon : Data permet à des artistes sélectionnés par appels de dossiers de réaliser une résidence de sept jours et de présenter leurs créations à l’issue de la semaine. Le Festival Sight+Sound est un événement où des projets multidisciplinaires invitent au changement social par l’art et la musique.

« Ces ateliers et activités sont indispensables afin d’assurer la poursuite de l’éducation, l’apprentissage, le réseautage et le partage de connaissances destinés aux artistes et aux personnes intéressées. Les étudiants fraîchement diplômés, les professionnels confirmés ou émergents, les techniciens, les théoriciens et les commissaires ont tous besoin d’un lieu où se réunir, s’entraîner et créer.

Ouvertes aux artistes et au grand public, ces interventions créent de nouvelles collectivités à partir de Eastern Bloc. Ainsi, cette ouverture au public contribue au rayonnement d’une culture numérique ouverte, stimulante et créative, » déclare Claire-Amélie Martinant, responsable des communications et de la coordination générale au Eastern Bloc.

Eastern Bloc collaboré avec NVA, la division musicale de Never, depuis son lancement. Ensemble, ils ont produit et organisé avec succès quatre éditions de Nuit Blanche à Montréal.

Au programme : la nouvelle série de rassemblements de Eastern Bloc intitulée Introduction to OpenFrameworks aura lieu les 2, 9 et 10 mars.

Exposition The Dead Web (2017)

Installation de Dominique Sirois et Grégory Chatonsky

Photo par J. Guzzo

4. Vidéographe

Créé en 1971 au sein de l’Office national du film (ONF), Vidéographe est un centre d’artistes dédié à la recherche et à la diffusion d’images visuelles, telles que la vidéo expérimentale et l’art numérique, l’animation, le documentaire, la fiction et la vidéo de danse.

Dès le début des années 70, Vidéographe est rapidement devenu un modèle phare pour la production vidéo avec son laboratoire d’expérimentation, son espace de diffusion et sa communauté active. En entretenant des relations avec des artistes influents et leurs supporteurs, le centre est un véritable pionnier du développement des pratiques de l’image en mouvement. Au fil des décennies, Vidéographe a également cherché à favoriser la recherche et le développement de nouvelles initiatives pédagogiques dans son domaine en promouvant des programmes de recherches et de production ainsi que l’accessibilité à la culture.

Ces dernières années, le centre a créé le laboratoire PARC afin de permettre l’accès à des infrastructures spécialisées de recherche et de production en arts médiatiques numériques, interactifs et électroniques, réunissant ainsi une vaste communauté d’artistes et d’esprits curieux. De plus, Vidéographe offre trois programmes de résidence inclusifs et distincts : une résidence de recherche et de commissariat, la résidence LUX de création et de diffusion, et une résidence destinée aux artistes sourds. Jouant un rôle actif dans l’appui de la communauté artistique, ce centre d’artistes visionnaire offre également des services techniques, du mentorat et des programmes de rayonnement.

Olivia Lagacé, la coordonnatrice des programmes éducatifs et de la formation chez Vidéographe, explique que leurs « programmes et leurs interventions permettent aux artistes de développer de nouvelles connaissances tout en participant et en contribuant à l’expansion des communautés artistiques. Qui plus est, divers ateliers et expositions Vidéographe encouragent la participation du public. La participation du public enrichit l’œuvre, puisqu’elle mène à la création d’un dialogue entre les artistes et les participants. »

Au programme : Plus en savoir davantage sur les ateliers et événements à venir, veuillez consulter leur site web au videographe.org

5. Milieux

Lancé officiellement en 2016, le Milieux Institute for Arts, Culture and Technology est une plateforme innovatrice destinée aux nouvelles pratiques d’arts médiatiques et un espace d’infrastructures de technologie de recherche. Faisant maintenant partie de l’Université, Milieux a initialement été développé par l’organisme à but non lucratif Hexagram Institute, en partenariat avec l’UQAM et l’Université de Montréal.

L’institut s’est imposé comme une plateforme d’intégration de multiples communautés en permettant à des artistes, des chercheurs et des designers de collaborer entre disciplines culturelles et technologiques. Milieux favorise et appuie les pratiques de recherche et de production par l’expérimentation multidisciplinaire à la rencontre des beaux-arts, de la culture numérique, de la technologie et des technologies d’information.

Milieux propose huit grappes de recherche : Indigenous Futures (futurs autochtones) ; Media History (histoire médiatique); Participatory Media (médias participatifs); Performing Arts— LePARC (arts de la scène); Post Image (publication); Speculative Life (vie spéculative); Technoculture, Art and Games (technoculture, arts et jeux) et Textile and Materiality (textile et matérialité.) L’institut organise régulièrement des ateliers, des tables rondes et d’autres événements propres à chaque grappe et s’adressant à un auditoire plus vaste. De plus, l’institut favorise le dialogue sur la technologie et la culture dans leur publication en ligne Pause Button. Milieux permet l’interaction d’une multiplicité de personnes et des dialogues productifs quant aux préoccupations sociétales contemporaines.

Au programme : Nathalie Duponsel explique pourquoi la culture technologique anticipe un avenir d’usagers affranchis dans le dernier numéro de Pause Button.

Festival Sight & Sound (2017)

Conférence «Digital Colonialism»

Photo par Cécile Lopes

La culture comme moteur de changement social

Qu’ont en commun ces centres d’artistes? Ils considèrent que la culture est un moteur primordial de changement social et que l’inclusivité est cruciale à l’innovation. Munis de ce mandat, ces centres appuient activement les artistes émergents de même que les artistes internationaux confirmés, ce qui se traduit ensuite par l’épanouissement de leurs communautés locales.

Dans la même optique, Never Apart croit à la diffusion de la culture par l’ouverture de ses portes à un plus grand auditoire. Never Apart présente des expositions artistiques saisonnières et favorise la démocratisation des connaissances et de la culture en mettant sur pied des ateliers, des interventions et des événements, ce qui mène à la création d’un réseau artistique diversifié. Cette plateforme culturelle constitue un espace inclusif servant à susciter le changement positif et l’unité au sein des communautés.

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