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In spirit : Mon Genre de Fleurs ! Une Entrevue avec Floramama

C’est un après-midi de printemps, il fait déjà chaud. Je conduis jusqu’à Frelighsburg, un petit village à 1h30 de Montréal où de nombreux mouvements écologiques pionniers prennent corps depuis plusieurs années. Chloé Roy que je m’apprête à rencontrer en fait partie: Floramama est la première ferme florale bio-intensive, créée par les femme, qui se lance au Québec en 2013. La jeune entrepreneur s’engage dans une philosophie de la terre, du bien être écologique et de l’économie locale. C’est aussi pour un cheminement interne où Chloé défend ses valeurs et se découvre intérieurement dans cette aventure.

 

Mariette Raina: Comment cela  se passe dans une ferme de fleurs plus classique?

Chloé Roy: Le marché de la fleur importée est vraiment effrayant. La majorité des fleurs que l’on voit chez le fleuriste viennent de Hollande, d’Afrique du Sud, d’Israël, du Guatemala, de l’Équateur ou de Colombie. Bien sûr il y a les labels «équitables», mais l’application des règles n’est pas la même dans ces pays qu’ici au Québec… donc oui c’est mieux que rien, mais cela ne veut pas dire que c’est parfait non plus: les fleurs poussent sous de grandes serres chauffées qui nécessitent énormément d’utilisation de plastique. Des produits chimiques sont souvent mis sur les fleurs pendant que les gens travaillent donc c’est très nocif pour la santé. Les usines s’étendent sur des kilomètres, elles occupent les terres de cultures et les gens de la région n’ont plus rien à manger. Les résidus organiques sont donnés à manger au bétail donc les produits chimiques présents sur la production se retrouvent dans le lait et la viande. La terre et les cours d’eau finissent eux aussi par être contaminés. En gros, l’impact écologique que l’industrie de la fleur génère est énorme. C’est affreux, mais personne n’y pense. Heureusement l’éveil des consciences commence et l’on voit de plus en plus de questionnements surgir.

 

Tu sens que les gens changent de mentalité?

Oui énormément! On a toujours eu des bénévoles qui voulaient venir travailler ici, mais depuis le début de la pandémie le nombre de demandes a explosé. Puis, certains se rendent justement compte que c’est un travail plus intense qu’ils ne le pensaient et que ça n’est pas une vie pour eux, tandis que d’autres sont prêts à embarquer, à apprendre et faire la transition. J’ai l’impression qu’une partie des gens se sont vraiment remis en question pour savoir: “Ce que je fais, est-ce que c’est vraiment ce que je voulais faire, ou est-ce que je me suis juste embarqué dans le train de la vie et que je n’ai jamais débarqué à aucune station?»

Comment cela  se passe dans une ferme de fleurs plus classique?

Le marché de la fleur importée est vraiment effrayant. La majorité des fleurs que l’on voit chez le fleuriste viennent de Hollande, d’Afrique du Sud, d’Israël, du Guatemala, de l’Équateur ou de Colombie. Bien sûr il y a les labels «équitables», mais l’application des règles n’est pas la même dans ces pays qu’ici au Québec… donc oui c’est mieux que rien, mais cela ne veut pas dire que c’est parfait non plus: les fleurs poussent sous de grandes serres chauffées qui nécessitent énormément d’utilisation de plastique. Des produits chimiques sont souvent mis sur les fleurs pendant que les gens travaillent donc c’est très nocif pour la santé. Les usines s’étendent sur des kilomètres, elles occupent les terres de cultures et les gens de la région n’ont plus rien à manger. Les résidus organiques sont donnés à manger au bétail donc les produits chimiques présents sur la production se retrouvent dans le lait et la viande. La terre et les cours d’eau finissent eux aussi par être contaminés. En gros, l’impact écologique que l’industrie de la fleur génère est énorme. C’est affreux, mais personne n’y pense. Heureusement l’éveil des consciences commence et l’on voit de plus en plus de questionnements surgir.

 

Tu sens que les gens changent de mentalité?

Oui énormément! On a toujours eu des bénévoles qui voulaient venir travailler ici, mais depuis le début de la pandémie le nombre de demandes a explosé. Puis, certains se rendent justement compte que c’est un travail plus intense qu’ils ne le pensaient et que ça n’est pas une vie pour eux, tandis que d’autres sont prêts à embarquer, à apprendre et faire la transition. J’ai l’impression qu’une partie des gens se sont vraiment remis en question pour savoir: “Ce que je fais, est-ce que c’est vraiment ce que je voulais faire, ou est-ce que je me suis juste embarqué dans le train de la vie et que je n’ai jamais débarqué à aucune station?»

Pour les personnes qui semblent vouloir faire cette transition vers un mode de vie plus raisonné et être plus proches de la nature, ton parcours est inspirant. Qu’est-ce que tu pourrais leur donner comme conseils?

De suivre leur instinct en fait. Moi c’est ce que j’ai fait depuis le départ, et j’ai juste continué. J’ai cru au projet. Je pense aussi que je suis super naïve (rire), c’est pour cela que que j’ai foncé! Je ne me suis jamais posé la question si j’allais être capable, mais plutôt “comment j’allais  réaliser mes aspirations”. Donc il y a peut-être une question de tempérament. 

J’avais aussi une bonne base, dans le sens où si on veut aller vers l’agriculture, pour moi, le “must” c’est de travailler sur une ferme de légumes efficace et rentable. Apprendre les techniques de culture, mais aussi comprendre et sentir le rythme d’une ferme, parce que ça va très vite, c’est intense! Si on s’imagine que faire des fleurs c’est mettre un chapeau, prendre un petit panier puis aller faire la cueillette, on va vite être déçu parce que ce n’est pas ça du tout. Des bouquets, on en fait seulement 10% du temps, le reste du temps on gratte la terre et on écrase des vers, donc cela n’a rien de glamour. C’est vraiment de l’agriculture. 

Pour aller vers un produit, trouver une niche, je pense que c’est avec ses propres intérêts. Dans mon parcours personnel, ça a été l’agriculture en premier. Je n’étais pas une fille qui achetait des fleurs. J’apprends, je les apprivoise en fait, et je trouve ça super parce que j’ai plus un côté garçon manqué. Là, je me confronte avec ma féminité. Ce n’est pas pour rien non plus que je fais des fleurs, j’avais vraiment besoin de travailler ce côté de moi-même. Donc, je pense que suivre son instinct est primordial, il ne faut rien lâcher. Il faut suivre son ressenti, se découvrir dans le processus et être le plus authentique possible.

A propos de l’autrice:

Mariette Raina a rejoint l’équipe du Never Apart Center en 2016 en tant que chroniqueuse mensuelle. Ses articles se concentrent sur la spiritualité, l’art et les questions environnementales. Mariette est titulaire d’une maîtrise en anthropologie. Elle enseigne également le yoga et la photographie qu’elle aborde comme des médiums auto-réflectifs et introspectifs.

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