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Après la houle

Artistes de l’exposition

Marie-Claude Lacroix

Catégories d’exposition

Le travail de Marie-Claude Lacroix traduit une fascination pour la construction ainsi que la fragmentation des images, l’idée du cadre éclaté étant une trame omniprésente à ses œuvres picturales. À travers une approche contemporaine de la nature morte, l’artiste développe une recherche qui, bien ancrée dans une tradition picturale, explore la notion d’espace et interroge la fonction de l’image — plus spécifiquement, la promesse de sa résolution.

Ce désir de représenter visuellement et tout en nuances les différentes dimensions de matérialité mène à un processus de création qui accumule les différents médiums à travers plusieurs étapes. Ces peintures résultent d’une méthodologie systématique. Tout d’abord, l’artiste construit des assemblages qui seront ensuite mis en scène dans des maquettes de dimensions réduites. Le choix des objets et leur disposition dans la micro-installation sont dictés par une intuition esthétique. Cette partie du processus est ludique et se rapproche de l’improvisation; l’artiste se laisse guider par les matériaux choisis, par leurs caractéristiques physiques, par ce qu’ils évoquent en relation les uns aux autres. Des maquettes éphémères construites à partir d’une matérialité d’une grande banalité; verre, miroirs, objets contondants, papiers colorés, cartons, différents ruban adhésif. Ces éléments rappellent les outils d’un studio d’artiste, sur un mode auto-référentiel. Les compositions scénographiées qui en résultent sont ainsi photographiées, dans une grande variété d’angle et d’éclairage, multipliant les possibilités plastiques. S’ensuit l’étape du tri méticuleux, à la recherche d’une image qui arrive à synthétiser l’intention le plus fidèlement possible. La photographie, médium indissociable à cette démarche, est utilisée telle une esquisse, afin d’élaborer une composition graphique. L’intérêt à ce stade est essentiellement pictural, la maquette est détruite. L’artiste s’intéresse profondément à l’idée du détail, choisissant le cloisonnement et l’agrandissement de plan comme manière de travailler la composition. L’aboutissement de ce procédé mène à une image finale, qui sera la seule référence lors de la confection du tableau. Cette étape est essentielle, elle confère une vulnérabilité à cette représentation. Ce cliché devient alors l’unique vestige de cette réalité précaire.

Les étapes préparatoires mènent l’artiste à vouloir utiliser un langage visuel plus organique et une gestuelle libérée lorsqu’elle peint. À travers un lent processus d’explorations formelles et chromatiques, les couches de peinture s’accumulent pour former un espace énigmatique. Cette superposition produit une certaine étrangeté, évoquant des environnements incongrus et instables. En adoptant un mode de représentation qui oscille entre une abstraction et un certain réalisme, l’artiste explore la potentialité évocatrice de l’espace construit. Ainsi, au-delà de ces choix formels se cache le désir d’aborder l’absence, le manque, dans une ambiguïté intimiste.

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