Cut-Outs examine la façon dont les images créent et transmettent un message. En sortant des fragments de leur contexte original (soit des magazines National Geographic) et en les suspendant une fois leur taille multipliée par mille, Cut-Outs encourage le public à considérer les valeurs ancrées dans les images qui l’entourent, tout en explorant le potentiel du collage comme outil servant à aller à l’encontre des interprétations réductives et des récits simplistes de l’imagerie populaire.

Cette oeuvre sert également à explorer mon identité et la dislocation dont j’ai hérité. Mes parents viennent de deux pays différents; mes grands-parents, de quatre. J’ai grandi dans un foyer où l’anglais, l’espagnol et le guarani cohabitaient dans une même phrase.

En raison de mes origines, j’ai été à la fois séduite et dégoutée par l’univers simpliste présenté par National Geographic. En 130 ans d’histoire, le mélange de publicité, de culture pop et de photographie pseudo journalistique du magazine a réduit ses sujets en symboles destinés à représenter des cultures entières dont l’histoire ressort aussi uniforme que les pages de papier glacé du magazine. Paradoxalement, c’est en retirant de l’information que je cherche à extraire des nuances que National Geographic aplanit invariablement.

Cut-Outs utile le collage afin d’examiner la manière dont les images construisent un sens, tout en offrant, à moi ainsi qu’au public, un endroit où explorer l’identité interculturelle, le multiculturalisme et le displacement qui se répète à mesure que les frontières sont tracées et retracées, comme les mouvements migratoires qui changent au fil de générations d’assimilation et de dislocation. On assiste à un réseau immersif de figures dont la décontextualisation vise à compliquer ce qui l’est déjà et se doit de le demeurer.