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Turntable Talk: NVA rencontre la référence en matière de réparation de Technics 1200 à Montréal

Écrit par

Leticia Trandafir
février 8th, 2019

Darryl dirige DC Electronics, la destination de choix pour les réparations de platines Technics 1200 à Montréal, où il les répare, entretient et modernise depuis 2002. Darryl connait ces légendaires tables tournantes de A à Z et nous discutons avec lui de la Technics 1200 en prévision de l’atelier qu’il donnera sur le sujet le 9 février à Never Apart.

Comment en êtes-vous venu à réparer des Technics 1200s?

Tout a commencé avec le remplacement de câbles RCA sur une de mes 1200. Ils avaient commencé à faire des siennes (comme la plupart des RCA d’origine sont voués à le faire) et je savais que je devais me lancer et ouvrir ma table-tournante. Un ami avait déjà ouvert la sienne et m’a montré comment le faire. Je savais comment souder, j’ai donc acheté des câbles RCAs au Future Shop et je les ai soudés à ma 1200! C’était probablement aux alentours de 1999. Je n’ai commencé à le faire sérieusement que quelques années plus tard, en suivant les traces de mon ami (The Vinylkiller /Udj) qui le faisait à temps plein à Toronto.

Parlez-nous de votre pratique artistique : qui est DJ Camero et que joue-t-il?

Camero est surtout connu pour mixer de la funk, du hip-hop et de la house. Mais à ses débuts vers la fin des années 90, il mixait de tout, du palmarès Top 40 au drum’n’bass. Il se produit quasi exclusivement sur des platines, principalement avec le logiciel Serato Scratch Live, mais il adore jouer de vrais vinyles sans l’effet dérangeant d’un écran d’ordinateur. Il est collaborateur régulier à Wefunk Radio sur CKUT.

Comme DJ, avez-vous déjà fait face à des difficultés par rapport à des salles de spectacle dotées d’une Technics mal entretenue? Quels conseils leur donneriez-vous?

Définitivement. Je tombe pratiquement toujours sur des problèmes avec les Technics appartenant à des salles de spectacles, mais ils sont rarement insurmontables. C’est un peu la nature des tables tournantes : les Technics ont des pièces fragiles — particulièrement le bras de lecture — et sont des appareils mécaniques qui doivent être compris et bien entretenus. Les verres renversés sont un problème commun qui peut être remédié en ayant un endroit désigné pour les consommations, éloigné des platines. Une installation de DJ surélevée aide également, puisque les spectateurs ont tendance à tenir leur verre au-dessus des platines lorsqu’ils regardent le DJ. Ils ne devraient pas pouvoir se pencher facilement sur la table-tournante pour parler au DJ; ça doit être clair qu’ils doivent d’abord en faire le tour.

Rangez les platines lorsqu’elles ne sont pas utilisées, traitez-les comme des instruments de musique dispendieux (c’est ce qu’elles sont, après tout!). Ayez une ou plusieurs platines de rechange. Des accidents peuvent se produire au moment le plus inopportun, et ce, même aux 1200 rigoureusement entretenues. Le fait d’avoir une deuxième platine sous la main pour sauver la mise est la meilleure option. Cela signifie également que vous aurez toujours une installation fonctionnelle pendant que la platine endommagée est en réparation.

Quel mythe concernant les Technics avez-vous découvert comme étant faux?

Le mythe que les Technics sont absolument les meilleures platines de DJ. Les Technics sont meilleures que d’autres marques sur plusieurs plans, mais ne surpassent pas nécessairement tous les tables tournantes pour toutes les applications. Par exemple, certains DJs ou turntablists qui scratchent préfèrent souvent des platines qui ont un meilleur couple, des bras de lecture droits et des modes UltraPitch. La Vestax PDX2000, la Numark TTX et la Stanton STR150 sont d’autres options populaires.

Selon vous, qu’est-ce qui fait de la Technics 1200 une platine aussi iconique?

Je crois que la Technics 1200 en encore considérée comme le vrai instrument de DJ. Elle demeure un standard de l’industrie, au moins en ce qui concerne les platines de DJ. Je l’accorde, on retrouve maintenant plus de Pioneer CDJ dans les clubs et les salles de concert, mais n’importe quel DJ qui se produit avec des platines sait ce qu’est une 1200. Sa renommée s’étend sur multiples décennies avec 3 500 000 unités vendues à travers le monde depuis les années 70. La 1200 est un instrument incontestablement fiable. Je la compare souvent à une camionnette 4×4 de Toyota; presque tout le monde sait ce que c’est et combien de temps elle peut durer.

Lorsqu’on parle d’une « renaissance du vinyle », quel effet ça vous fait en tant que personne qui répare des platines?

Ça me rend heureux, parce que j’ai été témoin de l’abandon graduel des platines par le monde du DJ’ing. Je crois que statistiquement parlant, ce sont plutôt les amateurs et non les DJs qui achètent des vinyles, ce qui contribue néanmoins à l’industrie de la réparation, car la 1200 est une bonne unité pour la maison. Je pense que cette renaissance encourage également de futurs DJs à essayer de mixer avec des vinyles.

Quel est le meilleur conseil pour le bon maintien d’une Technics 1200?

Dur de n’en choisir qu’un seul, alors j’en énumère ici quelques-uns. Ne léchez pas les contacts du porte-cellule. Bien que ça puisse temporairement améliorer une mauvaise connexion, ça ne fait qu’endommager les contacts du bras de lecture à long terme. Aucun verre près de la Technics! Si elle est noire, gardez les parties noires propres, car le fini est facilement endommagé par les contaminants. Soyez prudent lorsque vous la transportez, enlevez le contrepoids et le porte-cellule, emballez-les soigneusement et séparément et assurez-vous que le coffret de transport immobilise bien le plateau. Et, évidemment, faites-la entretenir régulièrement. 🙂

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