The Ramboys: A Bookless Novel raconte l’histoire fictive d’une culture volage de garçons aux accents mythiques et mystiques. Tel ce roman de Baudelaire, on n’y trouve pas réellement de fil conducteur, mais plutôt une série de vignettes vaguement reliées: puisque les Ramboys ne peuvent se reproduire, ils volent des Moonbabies. Ramba Mama, une ancienne Hécate tirée d’un moment antérieur de leur évolution, devient la déesse de la sagesse afin de porter conseil aux garçons rebelles. Il n’y avait personne de mieux pour incarner ce rôle que la propre mère d’Evergon, Margaret. Elle avait passé sa vie de femme mariée à épauler et secourir de jeunes homosexuels de Niagara Falls, y compris ses deux fils, des périls de la censure et de la persécution des années 50, 60 et 70.

Jeune, Evergon était attiré par les hommes des pages de Physique Magazine, une publication vendue à la pharmacie du coin et remise à l’achat dans un sac de papier kraft. Adolescent, il préférait plutôt les morphologies plus fines.

Evergon adorait l’atmosphère carnavalesque des séances photo et aimait beaucoup travailler avec des produits Polaroid. Je l’imagine, je l’ai!

Les grandes caméras studio situées dans les locaux de la fondation Polaroid produisaient des photographies couleur éclatantes de 20” x 24” et de 40” x 80”. Le film Polaroid 665 noir et blanc donnait à la fois une image et un négatif fonctionnel d’une très haute qualité. En pelant ce film sous un éclairage intense, un effet sabattier laissait place à des vides de gris qui permettaient à la « fiction » de pénétrer les images.

Par la suite, Evergon a quitté le studio et a commencé à photographier les Ramboys au sein de divers paysages; créant ainsi un document anthropologique authentique attestant d’une histoire parallèle à celle de l’humanité.