Mes films mettent en scène des femmes noires qui sont les héroïnes de leur propre récit. Dans Cherche femme forte, je voulais raconter cette histoire du point de vue d’une femme noire complexe et multidimensionnelle. J’aime les histoires axées sur les personnages et je voulais suivre comment sa quête de soi évolue à travers l’apprentissage de la lutte.

Mon parti pris était de montrer des dualités symboliques qui reflètent des thèmes plus larges, par exemple en juxtaposant la lutte et la poésie. Il y a une théâtralité et une physicalité que j’admire dans le monde de la lutte, en particulier en voyant les lutteuses qui défient les stéréotypes et qui ne s’excusent pas d’être qui elles sont. Aussi, les Afro-Caribéens ont une tradition littéraire et poétique très riche que je voulais dépeindre dans le film.

Je veux que les gens embarquent avec le personnage principal de Nadège, qu’ils s’engagent émotionnellement et deviennent forts avec elle. Je voulais également mettre l’accent sur l’aspect sensoriel et visuel du film pour faire passer l’émotion et créer un sentiment d’immersion. La caméra, fixe au début, devient de plus en plus mobile à mesure que Nadège prend de l’assurance. Dès l’écriture, j’ai réfléchi à la conception sonore pour intentionnellement l’amener à augmenter la tension entre l’état intérieur/onirique de Nadège et l’extérieur/réalité de l’univers du film. Ces deux univers (réalisme/onirisme) se rencontreront et ne feront plus qu’un.

Présenté en collaboration avec le Festival de films féministes de Montréal