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êmîcêtôsêt-Many Bloodlines

Artistes de l’exposition

Theola Ross

Catégories d’exposition

Un couple décide que la partenaire de race blanche portera l’enfant autochtone de sa partenaire racisée.

Synopsis :
Le film raconte l’histoire de deux femmes qui se sont engagées dans un processus de traitement pour la fertilité afin d’avoir un enfant ensemble. Le concept central de cette histoire portée sur les personnages consiste à explorer le cheminement de ce couple qui cherche à fonder sa propre famille tout devant gérer ses différences sur le plan ethnique, culturel, social et sexospécifique.

Mot de la réalisatrice
En tant que cinéaste crie queer et bispirituelle émergente, née au sein de la nation crie Pimicikimak et vivant à Tkaronto, je défends les intérêts de mes collectivités par une décolonisation active et l’indigénisation des histoires, des connaissances, de la langue et des espaces. Mes récits véhiculent une énergie sociopolitique qui repose sur la défense des questions de justice sociale touchant les communautés indigènes et queer.

Je suis travailleuse sociale depuis plus de 20 ans et j’ai reçu un diagnostic de trouble d’anxiété généralisée il y a 7 ans, ce qui m’a poussée à prioriser ma propre guérison. Je l’ai fait en honorant mon esprit créatif à travers le cinéma. J’ai aidé un ami à écrire un script pour un cours de cinéma, après quoi nous avons soumis une vidéo de promotion d’une minute qui a fini par remporter le prix de la meilleure présentation de projets de documentaires à imagineNATIVE2012.

Mon histoire est à la croisée des chemins entre le fait d’être autochtone, queer et bispirituelle et celui de donner naissance à une fille autochtone dans un monde qui rejette souvent les fxmmes de couleur et ignore la validité des familles queer.

Je vis chaque jour dans l’adversité. J’ai fait face au rejet de ma famille, aux croyances binaires qui infectent et nuisent à la spiritualité autochtone, à la toxicomanie, aux questions de santé mentale et aux problèmes relationnels. Le lien implicite entre tous ces éléments est le traumatisme créé par la colonisation. Le film nous permet d’aborder à la fois le traumatisme et la guérison. Cette conversation est d’autant plus complexe que ma partenaire est blanche. Même si nos croyances et nos opinions politiques sont en phase, ses expériences diffèrent grandement des miennes et cela suscite de nombreux et puissants moments de compréhension et d’incompréhension.

Inspiration/histoire :
Nous nous trouvons à un moment charnière, non seulement sur l’Île de la Tortue mais dans le monde entier, où sont reconnus les droits, les souffrances et les histoires douloureuses des peuples autochtones, font l’objet de discussions et sont mis au premier plan de la conversation sociale et politique. Des aspects très importants de cette conversation sont l’acte de guérison, les questions à poser et les réponses à apporter pour aller de l’avant avec les générations actuelles et futures d’une manière qui honore leur réappropriation du savoir et des façons d’être traditionnels tout en existant dans le contexte colonial environnant. Il nous incombe de replanter nos propres racines déracinées. Nous sommes à la fois la fleur et le jardinier.

Je me crois la mieux placée pour raconter cette histoire, car ma famille est un microcosme du monde qui nous entoure. J’existe au sein de mon indigénéité, les traces des traumatismes des pensionnats ancrées dans ma famille et dans mon sang. Je regarde une langue se dissiper à cause d’une génération trop effrayée pour l’enseigner, tout en m’y accrochant avec ma langue. Je suis le lien entre le passé et l’avenir : une fxmme autochtone originaire de la réserve qui élève une fille autochtone dans un environnement urbain. Je suis issue d’un mélange d’ascendance crie et européenne. Ma conjointe est entièrement européenne. Ma fille est un mélange de trois peuples autochtones — Cri, Salvadorien (Pipil) et Tongien, avec très peu d’ascendance européenne. Nous décolonisons notre lignée et réindigénisons l’Île de la Tortue en choisissant délibérément de faire renaître les peuples autochtones. Il ne s’agit pas pour nous d’une simple théorie, mais bien d’une véritable mise en pratique.

Présenté en collaboration avec le Festival de films féministes de Montréal

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