La pandémie qui nous frappe depuis plus d’un an a creusé de grands vides dans les relations humaines, dans le milieu de la culture et dans les espaces de nos vies. Confronter ce vide est à la base du geste créateur. Le parcours d’un.e artiste est parsemé de moments existentiels où il doit faire face au néant.

Pour cette 6ème édition de l’exposition MICRO_MAPP, dans le cadre du festival MAPP_MTL, il nous fait plaisir de vous présenter 5 créations qui explorent les limites de leur médium et proposent une idée face au néant.

photos: Yasuko Tadokoro

A-VOID
Jérôme Delapierre, Amele BM

Cette sculpture “accidentelle” entre micro et macro espace, évoque une faille intemporelle qui révèle un monde imaginaire où se découvre entre chaque strate, un monde à reconstruire.
Telle une plongée spéléologique miniature, cette œuvre nous ouvre les portes vers des ailleurs inconnus. Ses limites imperceptibles ouvrent le champ des possibles, tel une archéologie du temps et de l’espace.

A travers cette œuvre, il s’agit d’aborder les problématiques à la fois humaines et environnementales, évoquant à la fois l’érosion, la chute, le chaos, un trou vers le néant… La trace de cet impact témoigne d’une urgence perpétuelle.

ÉCOSYSTÈME ALPHA
Aude Guivarc’h

Cette installation se veut une allégorie de l’état de notre planète et de l’impact des humains sur son équilibre. Le nom de l’œuvre fait référence à l’expression “il n’y a pas de planète B”.

Écosystème Alpha est un relief montagneux de grand détail sculpté par impression 3D. Il représente un environnement fictif imaginé par l’artiste. Les cycles naturels de l’eau, du vent, de l’érosion et les changements de saisons y sont projetés. Des reliefs en apparence immobiles, indestructibles, formés au cours des éons prennent vie et nous dévoilent toute leur beauté.

Cependant, lorsqu’on s’en approche trop, qu’on obstrue partiellement la projection ou pire, qu’on touche sa surface, l’œuvre réagit et génère une séquence de destruction. Elle est alors forcée de recommencer son patient processus de création pour retrouver son équilibre.

L’aspect interactif de l’installation a pour but de sensibiliser les visiteurs. En perturbant l’œuvre, ils font face au résultat de leurs actions et de leur responsabilité face à la destruction de l’écosystème. L’artiste veut provoquer une réaction drastique et provocatrice, qui incitera les visiteurs à conserver une réflexion sur leur propre empreinte environnementale, et ainsi les forcer à faire un choix : résister et apprécier la beauté de l’environnement ou perturber l’écosystème et être responsables de sa destruction.

Imprimé en 3D avec amour par : Dix au Carré
Design, mapping et programmation interactive : Hugo Daoust
Musique : Olivier Landry-Gagnon

POÈMES DU 30ÈME SIÈCLE
Isabella Salas

Micro mapping d’écritures anciennes de lieux et de cultures lointains évoluent ensemble dans une marche latente vers la poésie visuelle des langues imaginaires du futur.

Special Thanks
Anteism Books

SPECTRUM
Adam Hummell

Spectrum explore la juxtaposition et la relation entre la perfection perçue et la réalité imparfaite. Alors que la lumière emprunte un chemin linéaire, l’interception d’imperfections inévitables crée une belle résistance qui déraille et redirige. À travers ce canal déformé, la lumière devient parfaitement brisée et revient à sa forme fluide et abstraite d’origine. Spectrum présente l’expérience sociale de la vie à travers le prisme d’un POC.

TEMPS!RÉEL
Maxime Damecour

temps!réel est une plateforme de sculpture cinétique portable qui manipule le mouvement de matériaux physiques de la même manière qu’un montage vidéo. La sculpture est formée de matériaux tels que des câbles fins ou des mailles en plastique soutenus par une machine conçue pour simplifier son déploiement. Le résultat est un matériau physique dans un mouvement qui crée un flou très net de la réalité.

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