Six Picks: Elle Barbara

Elle Barbara, icône trans locale et Brigitte Bardot créole de Montréal, explore de nouveaux sommets avec son tout dernier projet intitulé Elle Barbara’s Black Space. La performance concert multimédia présentée au MAI est une odyssée afrodiasporique qui place les musiciens noirs à l’avant-scène.
Elle Barbara fait partie intégrante de la scène rock indépendante montréalaise depuis plus de cinq ans. Lorsque nous lui avons demandé de choisir six morceaux dans la collection NVA, elle nous a promptement avertis : « Je dois tout d’abord dire que je ne me considère pas comme une DJ! J’ai créé TS Ellise (mon pseudo de DJ) comme activité parallèle à ma pratique première qui est la composition musicale. »
Nous nous sommes entretenus avec Elle alors qu’elle parcourait la collection de disques de la Salle de Musique à Never Apart. Elle partage ici une myriade d’anecdotes au sujet des albums qu’elle a sélectionnés.
Comment est né Elle Barbara’s Black Space et que représente-t-il pour vous?
Je dois tout d’abord dire que je ne me considère pas comme une DJ! J’ai créé TS Ellise (mon pseudo de DJ) comme activité parallèle à ma pratique première qui est la composition musicale. Elle Barbara’s Black Space marque un point tournant dans ma vie; j’ai lancé le projet à la même période où j’ai commencé ma transition hormonale. Il réside dans l’affirmation impénitente des identités noire et transgenre. #intersectionnalité.

Quels sont les aspects les plus excitants de la scène queer noire au Canada à l’heure actuelle? De quelle façon Montréal est-elle différente des autres villes canadiennes?
Il est difficile pour moi de dire comment Montréal se différencie des autres villes canadiennes à ce sujet, mais on remarque beaucoup plus de personnes queer noires sur la scène montréalaise comparativement à ce qu’on voyait il y a quelques années. Je vois des homosexuels noirs qui évoluent dans le monde et sont fiers d’être queer et noirs. C’était plus difficile à faire quand j’ai débuté en tant qu’artiste parce que la représentation était moindre; on n’encourageait pas les minorités à se singulariser, collectivement ou discursivement.
Vous apportez un élément queer, non seulement à votre race, votre genre et votre sexualité, mais également à la langue. Quelle relation entretenez-vous avec l’anglais et le français dans votre art?
Je ne me rappelle pas apprendre le français ou l’anglais. C’est donc naturel qu’ils aient tous les deux une place dans mon expression artistique, mais j’admets que l’anglais a un certain avantage, car c’est la langue que j’utilise le plus quand je fais de la musique.
À quoi les gens peuvent-ils s’attendre de votre nouveau spectacle Elle’s Black Space Mission : An Afrodiasporic Odyssey qui sera présenté au MAI?
Elle’s Black Space Mission sera un spectacle comme aucun autre! Imaginez plutôt un concert avec un amalgame d’effets spéciaux visuels et auditifs et une histoire globale qui raconte les aventures intergalactiques d’une commandante de mission spatiale et de son équipage. Je n’ai jamais rien fait de tel auparavant.

Peter Rauhofer n’était-il pas un habitué de Stereo à un moment? Qu’il repose en paix. Je me rappelle quand j’allais à Stereo et que je m’éclatais complètement la gueule. Il semblerait qu’un tas de jeunes d’aujourd’hui se soient mis à aller à Stereo et Circus. Le rave est redevenu cool.
Bien… ça colle avec l’idée que mon prochain choix artistique est de refaire la vidéo de Call On Me…
L’homo en moi ne connait rien de la carrière de Röyksopp outre ses collabos avec Annie et Robyn. Et je ne suis pas certaine à qui appartient la voix grave, mais on dirait Neil Tennant.
Honnêtement, j’ignorais que G-Pal était connu, alors je suis surprise de le trouver dans votre collection. Je me souviens avoir prêté un CD de Pharell Williams à un collègue de travail qui à son tour m’avait prêté celui de G-Pal. J’ignorais qui c’était et la couverture ressemblait à quelque chose qu’on aurait fait avec un CD-ROM. Bref, mon collègue a gardé mon album, donc j’ai gardé celui de G-Pal, sans savoir qu’il allait éventuellement produire autre chose.
Le fait que j’ai choisi ceci au hasard est entièrement dû à mon obsession pour les tueurs en série. Un de mes passe-temps préférés est de regarder des documentaires de tueurs en série dans ma chambre en mangeant du maïs soufflé, la porte fermée et le dos dans un coin de la pièce, ou du moins collé contre un mur.
J’ai toujours vu Satoshi Tomiie comme un DJ et un producteur de house. Le trance est un genre auquel je ne m’intéresse que depuis quelques années. J’ai mis autant de temps à en écouter parce que le trance, l’électro et les sons très années 90 provoquaient chez moi une réaction.

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