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Lissa Rivera: Interview

Written by

Mikela Jay
November 16th, 2016

“Non-Binary” has become the latest descriptor for a growing number of those who’s personal relationship to their own gender and sexual expression blows the doors off the musty old chamber that for centuries housed the holy ‘male’ and ‘female’ only binary. In 2016, the LGBTQQI (etc) acronym for everything not cis-white-male is expanding, inclusively embracing alternative fractals of humankind. ‘Non-Binary’ takes center stage in Never Apart’s Gallery spaces, until January 2017.

Lissa Rivera’s photographs explore the parameters of a new kind of relationship. Creating a world they desired to live in, Rivera and her partner have taken their private reality making it public through the childlike fun of dressing up, creating images which transcend boundaries of class and gender. “I feel like not many women have stood in my shoes, and it is incredibly enlightening. ‘Beautiful Boy’ allows us to play-act images, creating identities as fluid as our desires.” For Rivera, non-binary means a certain freedom not constrained to any rules when it comes to gender. “My partner is gender-queer and can express themselves however they like. They make me feel free and strong. I appear as a feminine cis-gender woman, but I don’t see myself outside of fleeting images. A glimpse in the mirror or a photograph, I am just Lissa. The fact that I have a body does not limit my mind. A transformative moment for me was hearing RuPaul proclaim that they are ‘everything and nothing at all.’ No boxes.”

Rivera discovered the Never Apart space when she received an invitation from curator Nicolas Denicourt to participate. The concept for the exhibition appealed to her, and was impressed by NVA after reading their mission statement. “Nicolas did a great job arranging the work in the environment.” She hopes her images empower others to create media that reflects their own view of beauty, and that people will be encouraged to feel less shame about their bodies not fitting into gender conformity. “As long as we have access to media and distribution, we can create an archive that is more democratic.”

As an ongoing project, Rivera looks forward to seeing it evolve. In the coming year, she has several exhibitions, including a solo show in which she is conceptualizing this project as a singular installation. First and foremost, her partner BJ is her biggest inspiration, who she credits as sensationally brilliant, yet surprisingly balanced. “He is a beautiful otherworldly being. I’m also inspired by the pioneers of color photography like Madame Yevonde, who transformed her sitters into mythological goddesses, as well as Eugene Von Bruenchenhein who, with his wife Marie, created a visual universe that was ecstatic and prolific.”

‘Beautiful Boy’ began as a confession between two friends on the subway one evening. BJ shared he had worn women’s clothing throughout college, yet after graduation struggled to navigate a world both newly accepting yet inherently reviling of male displays of femininity. “I thought photography could provide a space to experiment with his identity outside of isolation. Taking the first pictures was an emotional experience. I connected with my friend’s vulnerability, wanting to make sure the images weren’t a compromise for either of us.” By engaging in many discussions, they discovered a shared long, fraught relationship with femininity that fundamentally shaped who they are. “Our desires were matched. I felt driven to capture this exploration. A part of my own identity that had defied expression also began to emerge.” As time went on, they both realized they had unexpectedly fallen in love, becoming romantic partners and collaborators.

Wanting to make images without shame and to show his femininity as strength, Rivera felt empowered having an intimate muse “which is still rare for a female photographer”. When taking the photos she felt the same as when viewing a film where a director and actress share a deep connection to the fantasy captured. “Although our emotional relationship is private and real, we perform a romanticism that is obsessive and decadent. We connect to images, films and records of women that we idolize and consume together.” Collaging the visual language of the past, Rivera taps into deep-seated narratives about gender, desire, freedom, and cultural taboo. The fantasy of dressing up transforms the act of being photographed into one that fuses identity creation with image creation, while the camera transposes private experience into public expression.

Le terme non-binaire est devenu la plus récente description pour un nombre croissant de gens pour qui la relation à leur propre genre et expression sexuelle chamboule complètement les modèles binaires d’identité mâle et femelle, vieux de centaines d’années. En 2016, l’acronyme LGBTQQI (etc) pour tous ceux qui ne sont pas des hommes blancs cissexuels prend de l’expansion, intégrant les fractales alternatives de l’humanité. Non-Binary occupe une place centrale dans les galeries de Never Apart jusqu’en janvier 2017.
Les photographies de Lissa Rivera explorent les paramètres d’un nouveau type de relation. Inventant un monde dans lequel ils souhaitaient vivre, Rivera et son partenaire ont rendu publique leur réalité privée par le plaisir enfantin de se costumer, créant des images qui transcendent les frontières de classe et de genre. « Je ne crois pas que beaucoup de femmes se sont trouvées à ma place et c’est extrêmement éclairant. Beautiful Boy nous permet d’interpréter des images, de créer des identités aussi fluides que le sont nos désirs. » Pour Rivera, non-binaire signifie une certaine liberté qui n’est pas restreinte par des règles de genre. « Mon partenaire est non-binaire et peut s’exprimer comme il le souhaite. Ils me font sentir libre et forte. J’apparais comme une femme cissexuelle féminine, mais je ne me vois qu’en images éphémères. Dans un reflet de miroir ou dans une photo, je suis simplement Lissa. Le fait que j’ai un corps ne limite pas mon esprit. Un moment fondamental pour moi a été d’entendre RuPaul dire qu’ils sont tout et rien du tout. Pas de restrictions. »

Rivera a découvert l’espace Never Apart lorsqu’elle a reçu une invitation de la part de Nicolas Denicourt à participer à l’exposition. Le concept lui a plu et la déclaration de mission de NVA l’a impressionnée. « Nicolas a vraiment réussi l’installation des oeuvres dans l’espace. » Elle espère que ses images incitent d’autres personnes à créer du contenu média qui reflète leur propre vision de la beauté et que les gens ressentiront moins de gêne si leurs corps ne cadrent pas avec la conformité de genre. « Aussi longtemps que nous aurons accès aux médias, nous pouvons créer des archives plus démocratiques. »
En tant que projet continu, Rivera a hâte d’être témoin de son évolution. Elle a plusieurs expositions prévues pour la nouvelle année, incluant une exposition solo dans laquelle elle conceptualise ce projet en installation unique. Avant tout, son partenaire BJ est sa plus grande source d’inspiration et elle lui attribue le mérite d’être à la fois formidablement brillant et étonnamment équilibré. « Il est un être magnifique. Je suis également inspirée par les pionniers de la photographie en couleur, comme Madame Yevonde qui transformait ses sujets en déesses de la mythologie et Eugene Von Bruenchenhein qui, avec sa femme Marie, a créé un univers visuel exaltant et prolifique. »

Beautiful Boy a pris racine lors une confession entre amis, un soir en métro. BJ avait admit qu’il avait porté des vêtements de femme durant ses années de collège, mais qu’après sa graduation il avait éprouvé de la difficulté à naviguer dans un monde nouvellement ouvert, mais tout de même intrinsèquement dédaigneux de manifestations masculines de féminité. « J’ai pensé que la photographie pourrait offrir un espace où expérimenter avec son identité en dehors de l’isolement. La première prise de photographies a été une expérience émotive. J’ai été touchée par la vulnérabilité de mon ami et ai voulu m’assurer que les images ne seraient pas un compromis autant pour l’un que pour l’autre. » En participant à de nombreuses discussions, ils ont découvert qu’ils avaient en commun une longue relation tendue avec la féminité qui avait fondamentalement façonné qui ils sont. « Nos désirs étaient assortis. J’ai eu l’envie de capturer cette exploration. Une partie de mon identité qui avait défié cette expression commença également à faire surface. » Au fil du temps, ils ont tous deux réalisé qu’ils étaient amoureux l’un de l’autre, devenant ainsi compagnons et collaborateurs.

Souhaitant capturer des images sans honte et montrer sa féminité comme une force, Rivera s’est senti soutenue par le fait d’avoir une muse intime, « ce qui est encore rare pour une photographe. » Lorsqu’elle a pris des photos, elle a éprouvé la même sensation que lorsqu’elle visionne un film où le réalisateur et l’actrice entretiennent un lien profond avec le sujet capté. « Bien que notre relation affective soit réelle et privée, nous jouons un romantisme qui est obsessionnel et décadent. Nous ressentons un lien à des images, des films et des enregistrements de femmes que nous idolâtrons et nous les dévorons ensemble. » Se servant du langage visuel d’autrefois, Rivera tire parti de descriptions narratives de genre, de désir, de liberté et de tabou culturel bien ancrées. Le jeu de se déguiser transforme l’action d’être photographié en un geste qui fusionne la création d’identité à la création d’image, alors que la caméra transpose une expérience privée en une expression publique.

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